SAVOIR-FAIRE

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TAKAOKA SHIKKI (Laque TAKAOKA)

Laque -Takaoka, TOYAMA

La laque de Takaoka est apparue au début du XVIIe siècle, durant la première moitié de l’époque d'Edo (1603-1868), après que Toshinaga Maeda, seigneur du domaine de Kaga, a fait construire le château de Takaoka et établi la ville de Takaoka. Des artisans et commerçants venant de tout le pays y ont alors afflué, et ont commencé à fabriquer des pièces d’armure ainsi que divers objets du quotidien, tels que des éléments de mobilier, de la vaisselle, etc. Les laques appelées « akamono », caractérisées par leur couleur brun-rouge foncé, sont très largement connues, et ont été vendues non seulement dans les environs de Takaoka, mais également à travers tout le nord du Japon, jusqu’à Hokkaidô. En outre, de la fin de l’époque à l’ère Meiji, de nombreux maîtres artisans talentueux sont apparus ; diverses techniques telles que l’incrustation de nacre « raden », ou encore celle appelée « sabi-ire » permettant de patiner la laque, ont été créées dans la région, procurant à Takaoka son statut de région productrice de laque. La laque de Takaoka a été désignée comme « Artisanat traditionnel » national en 1975.

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TAKAOKA DÔKI (Cuivre TAKAOKA)

Travail du Metal - Takaoka, TOYAMA

L’histoire du cuivre de Takaoka, ou « Takaoka-dôki », commence en 1611, lorsque Toshinaga Maeda, deuxième seigneur féodal de Kaga, fait appel à sept fondeurs de métaux hautement qualifiés, venus des quatre coins du Japon, afin d’assurer la prospérité de la ville. Le quartier des forgerons où est né cet artisanat existe aujourd’hui encore et a conservé son nom de « Kanayamachi ». « Takaoka-dôki » est un terme générique désignant tous les produits issus de la métallurgie fabriqués dans la ville de Takaoka, préfecture de Toyama. Contrairement à ce que pourrait laisser penser cette appellation qui ne mentionne que le « cuivre (dôki) », la fabrication de ces objets est également effectuée à partir de matériaux tels que des alliages d’aluminium, de l’étain, du fer, de l’or et de l’argent, en plus des alliages de cuivre comme le bronze et le laiton. Grâce à une variété de techniques de ferronnerie, moulage, forge, etc., reconnues à travers tout le pays, les artisans sont capables de fabriquer aussi bien de grands objets tels que les statues et les cloches bouddhiques, que des pièces plus petites telles que les bols chantants « orin » ou les statues en bronze. Aujourd’hui, on fabrique à Takaoka 95 % des objets en cuivre du Japon. Le travail du cuivre de Takaoka a été désigné comme « Artisanat traditionnel » national en 1975.

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KOISHIWARA YAKI (Céramique KOISHIWARA)

Céramique – Toho, FUKUOKA

La céramique de Koishiwara, ou « Koishiwara-yaki », est un nom générique désignant les poteries cuites dans le village de Tôhô, district d’Asakura, préfecture de Fukuoka. Elle apparaît en 1662, lorsque Mitsuyuki Kuroka, troisième seigneur féodal de Fukuoka, invite un artisan potier originaire d’Imari, dans la province de Hizen, à ouvrir un four. Ce style de céramique est caractérisé par des motifs géométriques uniques gravés avec régularité, grâce à l’usage de la pointe d’une lame, ou d’une brosse, pendant que l’on fait tourner la pièce sur un tour de potier. Parmi les techniques utilisées, on trouve l’usage de brosses, le « tobi kanna », sorte de rabot dont le rebond régulier à la surface de la céramique en mouvement dans le tour de potier trace une série d’incisions discontinues qui forment un motif géométrique, le travail au peigne, le « nagashi-kake », qui consiste à verser directement l’émail sur la pièce, ou encore « uchi-kake », émaillage par projections, etc. En 1954, l’écrivain Sôetsu Yanagi et le céramiste Bernard Leach visitent Koishiwara, et déclarent, non sans admiration, avoir trouvé là « le summum de la beauté fonctionnelle », contribuant ainsi à faire reconnaître cette localité à échelle nationale. En 1958, la céramique de Koishiwara remporte le Grand Prix lors de l’Exposition universelle organisée à Bruxelles, et bénéficie alors d’une reconnaissance internationale. La céramique de Koishiwara a été désignée comme « Artisanat traditionnel » national en 1975.

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KABA ZAIKU (Travail sur l'écorce de cerise)

Travail du bois – Kakunodate, AKITA

Le Kabazaiku, artisanat traditionnel consistant à travailler l’écorce de cerisier de montagne pour recouvrir ou former divers objets, s’est développé exclusivement dans la ville de Kakunodate, préfecture d’Akita. On appelle « écorce givrée », la finition qui restitue l'apparence de l'écorce brute, et « lustrée » ou « écorce sans ornement » celle dont la surface est poncée finement jusqu'à un effet vernissé. Les objets du quotidien, tels quel les boîtes à thé, deviennent plus lustrés à mesure qu’on les manipule jour après jour, et conservent cet éclat propre aux cerisiers de montagne. L’histoire du Kabazaiku commence à la fin du XVIIIe siècle, et sa tradition remonterait à plus de 200 ans. Le Kabazaiku traditionnel était généralement utilisé pour la fabrication de petits objets – ce qui est encore le cas aujourd’hui, comme en témoignent les nombreuses boîtes à thé ou à tabac confectionnées à partir de cette technique. L’écorce de cerisier possède des propriétés naturelles très intéressantes pour la conservation ; en effet, une boîte confectionnée intégralement grâce à la technique du Kabazaiku permet de maintenir à un niveau d’humidité constant les éléments séchés (thé, tabac, herbes médicinales) que l’on y aurait déposé, et de les protéger des changements extérieurs. Les objets en Kabazaiku présentent généralement une couleur rouge sombre, du fait de la couleur originelle de l’écorce, et de la colle animale utilisée. Le Kabazaiku a été désigné comme « Artisanat traditionnel » national en 1976.

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ODATE MAGE-WAPPA (Bois courbé ODATE)

Travail du bois – Odate, AKITA

L'artisanat Magewappa remonte à l’époque d'Edo (1603-1868), et renvoie à la fabrication d’objets cylindriques ou courbés (boîtes, plats, récipients etc.), entièrement élaborés à partir de bois brut issu de cèdres de la préfecture d'Akita. En raison de la douce odeur boisée que dégage le cèdre d’Akita, de la beauté de ses veines, et parce que celui-ci met en valeur la saveur et la qualité des ingrédients, cet artisanat est principalement utilisé pour la confection de pièces de vaisselle, de récipients variés, de plateaux et de boîtes à bentô (panier-repas). Cela fait près de 1300 ans que l’on est capable de fabriquer des objets cylindriques, ou courbés, à partir de bois de cèdre d’Akita, mais la production s’est véritablement développée comme activité économique vers la seconde moitié du XVIIe siècle. En effet, la branche occidentale de la famille Satake, alors châtelaine à Ôdate, encouragea, à cette période, les guerriers de statut inférieur à faire de cet artisanat une activité secondaire, contribuant ainsi à l’essor de celui-ci. Plus tard, avec la généralisation des produits en plastique, l’activité liée à l’artisanat Magewappa a connu temporairement une période de déclin, mais du fait de la beauté des veines du bois de cèdre utilisé dans cet artisanat, et s’agissant d’un matériau naturel simple, en accord avec les sensibilités récentes et dans la perspective de la post-industrialisation, on observe une revalorisation de ce dernier, avec la fabrication de nombreux produits adaptés à nos modes de vie contemporains. En 1980, le Magewappa été désigné comme unique Artisanat traditionnel national dans ce domaine.

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BIRUDAN WASHI (Papier traditionnel japonais BIRUDAN)

Papier traditionnel japonais – Tateyama, TOYAMA

Le papier traditionnel japonais Birudan, ou « Birudan Washi » est l’un des types de papiers traditionnels regroupés sous l’appellation « Etchu Washi », désigné en tant que tel comme Artisanat traditionnel national en 1988. L’histoire du papier Etchu Washi remonterait à l’époque de Nara (710-794). À cette époque, il était très largement utilisé pour la copie de sutras, et il connut une très grande prospérité, en particulier à l’époque d'Edo (1603-1868). Le Birudan Washi est très apprécié et utilisé au quotidien depuis bien longtemps ; sa grande robustesse et sa souplesse lui valent une excellente réputation. Par ailleurs, sa fabrication artisanale à la main a décliné avec l’essor du papier produit mécaniquement, et il ne reste aujourd’hui plus qu’un seul artisan de Birudan Washi. Unique héritier de ce savoir-faire, Takakuni Kawahara, dans son atelier Kawahara Seisakusyo, continue à fabriquer le Birudan Washi selon des méthodes traditionnelles. Takakuni Kawahara se distingue également par le fait qu’il cultive lui-même les plantes servant de matière première dans la fabrication du papier, depuis le « Tororo Aoi (variété d’hibiscus) », plante dont les racines sont utilisées comme agent dispersant, jusqu’au fameux « Kôzo (mûrier à papier) » utilisé pour ses fibres. De la sorte, Monsieur Kawahara est en mesure de répondre à tout type de commande.

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YAMANAKA SIKKI (Laque YAMANAKA)

Laque – Kaga, ISHIKAWA

La laque de Yamanaka est produite dans le district de Yamanaka Onsen, ville de Kaga, préfecture d’Ishikawa. La particularité des objets en laque de Yamanaka réside dans la technique utilisée pour graver le bois, sur un tour, ce qui permet de mettre en valeur la texture naturelle du grain du bois et la beauté raffinée du travail de « maki-e » – méthode de décoration qui consiste à parsemer la laque de poudre d’or ou d’argent. L’histoire de cet artisanat remonte à la seconde moitié du XVIe siècle, alors qu’un groupe d’artisans venus d’autres régions s’est installé dans un village en amont de Yamanaka Onsen, ville de Kaga, pour rechercher des matériaux de qualité. On dit que la technique a commencé à s’implanter dans les alentours de Yamanaka Onsen lorsque ces artisans sont parvenus à vivre de leur activité : ils travaillaient la gravure au tour à bois. En outre, au cours de la première moitié du XIXe siècle, lorsque des méthodes pour enduire le bois de laque, et le travail de « maki-e », furent importés dans la région depuis Kyôto, Aizu et Kanazawa, la technique originale de Yamanaka a pu se développer. Celle-ci combine donc un travail très caractéristique du bois, qui est ensuite laqué et décoré grâce au « maki-e ». Il en résulte des pièces élégantes, ornementées avec raffinement, dont la valeur artistique est largement reconnue. La laque de Yamanaka a été désignée comme « Artisanat traditionnel » national en 1975.

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ÔZU WASHI (Papier traditionnel japonais ÔZU)

Papier traditionnel japonais – Uchiko, EHIME

Le papier « papier traditionnel japonais Washi », est un papier traditionnel japonais fabriqué à la main dans le bourg d’Uchiko, ville d’Ôzu, préfecture d’Ehime. On fabriquait déjà du papier à Ôzu durant l’époque de Heian (794-1185), mais c’est vers le milieu de l’époque d’Edo (1603-1868) que l’on a commencé à fabriquer le Ôzu Washi tel que nous le connaissons aujourd’hui. Ce dernier est souvent utilisé comme papier de calligraphie, pour les shôji (parois coulissantes), ou encore comme papier d’encadrement ou d’emballage. S’agissant d’un papier fin et présentant peu d’irrégularités, il est particulièrement facile à manipuler, sa grande qualité est très apprécié en calligraphie. À la fin de l’ère Meiji, on comptait encore 430 papeteries traditionnelles, mais à la fin de la guerre, avec l’avènement des machines, leur nombre avait chuté à 74. Aujourd’hui, il reste seulement deux artisans dans le bourg, mais l’un d’entre eux, Hiroyuki Saitô, gérant de l’atelier Ikazaki Shachû, étudie les techniques de dorure européennes et explore de nouvelles possibilités autour du papier japonais. Le papier Ôzu Washi a été désigné comme « Artisanat traditionnel » national en 1977.

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BIZEN YAKI (Céramique BIZEN)

Céramique – Bizen, OKAYAMA

Le poterie à céramique de Bizen, ou « Bizen-yaki », désigne les poteries fabriquées aux environs de la ville de Bizen, préfecture d’Okayama. La céramique de Bizen compte parmi ce que l’on appelle les Six Fours Ancestraux du Japon. Dans la mesure où l’activité était particulièrement prospère dans le district d’Imbe, ville de Bizen, ce type de céramique est également connu sous le nom « d’Imbe-yaki ». Dans le district en question, on peut apercevoir, dominant le paysage, les nombreuses cheminées rectangulaires en briques qui proviennent des fours de Bizen. La céramique de Bizen présente plusieurs caractéristiques uniques : ses poteries sont modelées une à une, à partir d’argile de la région, riche en fer rouge et de grande qualité, elles sont ensuite cuites sans utiliser de glaçure (« yakishime »), et les motifs variés sont dus aux « effets de four » (aux flammes, aux projections de cendres, etc., suivant la disposition des pièces dans le four pendant la cuisson). De nos jours, on produit de nombreuses pièces pour le service à thé, à saké, des assiettes, etc. On dit que « plus on utilise ces céramiques, plus leur caractère s’affirme » ; et on ne se lasse jamais de leur beauté sobre, sans excentricité. À l’étranger également, les amateurs du charme purement japonais des céramiques de Bizen sont loin d’être rares. Enfin, une des autres caractéristiques de cet artisanat est qu’il a donné de nombreux maîtres artisans désignés comme trésor national vivant. La céramique de Bizen en tant que telle a été désignée comme « Artisanat traditionnel » national en 1977.

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TOKYO SOME KOMON (Teinture fine à motifs de Tokyo)

Textile teint – Shinjuku, TOKYO

« Some Komon » fait référence à un style de teinture au pochoir qui s’est développé à l’époque d’Edo. Cette technique trouverait son origine dans une pratique qui remonte au VIIIe siècle, et qui consistait à appliquer sur des étoffes des pochoirs en bois enduits de teinture pour leur imprimer des motifs. Par la suite, au XIIIe siècle, c’est devenu une technique de teinture pour les vêtements. La teinture « Tokyo Some Komon » est caractérisée par l’utilisation d’une seule couleur, raffinée, et par des motifs géométriques tellement minutieux qu’ils paraissent unis lorsqu’on les regarde de loin, et qui dévoilent toute leur complexité et leur finesse quand on s’en approche. Kyôto était le centre de la culture du kimono, mais à mesure que la population augmentait à Edo (actuelle Tôkyô), les artisans quittèrent Kyôto pour s’établir à Edo. Dans la mesure où la teinture nécessite de grandes quantités d’eau, les artisans se sont majoritairement installés à proximité de la rivière Kandagawa, où l’accès à une eau pure et abondante était assuré, et ces quartiers sont devenus des centres de teinture. Aujourd’hui encore, des vestiges des ateliers d’antan subsistent dans ces zones. En 1976, la teinture « Tokyo Some Komon » a été désignée comme « Artisanat traditionnel » national.

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OSAKA RANMA (Panneau en bois sculpté d’OSAKA)

Travail du bois – Osaka/Kishiwada/Suita, OSAKA

Le panneau en bois sculpté Osaka (appelé Osaka Ranma en japonais) est un type de Ranma produit dans la région d'Osaka. Le Ranma est un panneau de bois installé entre le plafond et les linteaux des pièces adjacentes ou entre les pièces et les couloirs des maisons de style japonais. Ses origines remontent au début du 17e siècle environ. Au début, il était destiné à la classe privilégiée et Kyoto était le centre de fabrication, mais au milieu de la période Edo, il a commencé à être incorporé dans les habitations des gens ordinaires, et le centre de fabrication s'est déplacé à Osaka. Les ranma d'Osaka se caractérisent par une variété de styles, notamment des styles sculptés et ajourés. En 1975, le ranma d'Osaka a été désigné comme un artisanat traditionnel national.

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NAGISO ROKURO ZAIKU (Turnebois de NAGISO)

Travail du bois – Nagiso, NAGANO

Les Nagiso Rokuro Zaiku sont des articles en bois entièrement fabriqués à la main dans la région de la ville de Nagiso, Kiso-gun, préfecture de Nagano. Cet artisanat traditionnel, qui a vu le jour dans la première moitié du XVIIIe siècle, est connu pour une technique spéciale de travail du bois appelée "rokuro-zaiku", dans laquelle des pièces de bois rondes sont rasées à l'aide d'un rabot tout en étant tournées sur un tour de potier pour fabriquer des produits en bois blanc. Cette technique requiert un haut niveau de compétence et de connaissance des propriétés du bois, et est réalisée par des artisans qualifiés appelés "kijishi". La caractéristique du rokuro-zaiku de Minamikiso est que le grain du bois produit par ce rokuro-zaiku est mis en valeur dans sa beauté naturelle. En 1980, le Minamikiso rokuro-zaiku a été désigné comme un artisanat traditionnel national.

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MINO YAKI (Céramique MINO)

Céramique - Tajimi/Toki/Mizunami/Kani, GIFU

La céramique de Mino, ou « Mino-yaki », est un nom générique désignant l’ensemble des céramiques fabriquées dans la région de Tônô, préfecture de Gifu. La céramique de Mino, qui possède une histoire vieille de plus de 1300 ans et une solide tradition, a su évoluer au fil du temps pour refléter les goûts des gens et les tendances de chaque époque. De ce fait, cette céramique ne se limite pas à un seul style : elle en compte une grande variété. Aujourd’hui encore, la céramique de Mino représente 60 % de la production totale de céramique à travers tout le Japon. À partir du milieu de l’ère Meiji, on commence dans toute la région à produire des objets de la vie quotidienne et une variété de récipients, et afin de réduire les coûts, on met en place une division du travail. D’autre part, de nombreux artisans céramistes de talent ont été formés à Mino qui, aujourd’hui encore, reste un centre d’activité important pour nombre de céramistes. La céramique de Mino a été désignée comme « Artisanat traditionnel » national en 1978.